La zone d’exclusion des tiers est une zone de sécurité à mettre en place lors de tous vos vols de drone. Pour définir rapidement le rayon de cette zone, nous avons développé un outil de calcul automatique. Vous pouvez aussi calculer seul le rayon de cette zone en fonction des paramètres de votre vol. On vous explique tout.
I. Qui est “tiers” et qui ne l’est pas ?
Un tiers est une personne qui n’est pas directement liée à votre vol de drone.
Une personne est dite liée à votre vol si sa présence sur les lieux est directement justifiée par la mission : les acteurs du film promotionnel que vous réalisez, les agents de sécurité de la mission, vos assistants etc. En résumé, les personnes qui ne sont pas des tiers sont celles qui ne seraient pas là si le drone ne volait pas.
A contrario, les passants et visiteurs ne sont pas en lien avec votre vol. Ils sont ceux que l’on considère comme des tiers. Ces personnes ne doivent pas être présentes sur votre zone de vol. Si vous vous trouvez dans l’impossibilité d’exclure ces personnes, vous devez impérativement obtenir leur accord et les informer des procédures d’urgence et de sécurité à suivre en cas d’incident. Pensez à obtenir un écrit de leur part.
II. La zone d’exclusion des tiers, c’est quoi ? Quand faut-il la calculer ?
La zone d’exclusion des tiers est une surface au sol dans laquelle aucune personne étrangère au vol de drone ne doit pénétrer. Il s’agit donc d’une zone de sécurité autour de votre zone de vol pour éviter un accident en cas de crash.
En tant que télépilote de drone, vous devez être conscient de la géométrie de cette zone pour pouvoir la faire respecter lors de votre vol.
De plus, vous pouvez être amené à transmettre une maquette de votre zone d’exclusion des tiers en réponse à une demande d’une autorité, comme une préfecture.
III. Comment calculer la zone d’exclusion des tiers ?
Le rayon de votre zone d’exclusion des tiers dépend de 4 paramètres :
- le scénario de vol,
- le poids de votre drone,
- la vitesse de votre drone,
- et la hauteur de votre vol.
À ces 4 paramètres principaux s’ajoutent le caractère captif ou non du drone, le type aérostat (plus léger que l’air comme les ballons et les dirigeables) ou aérodyne (plus lourd que l’air) et la présence d’un dispositif de protection des tiers ou non. Pour calculer cette zone, voici les instructions de calcul fournies par la DSAC :
Cette formule est valable pour tous les vols en S1 ou S3 :
- à moins de 50 m de haut et avec un drone inférieur à 2 kg,
- avec un drone de moins de 8 kg équipé d’un dispositif de protection des tiers,
- avec un aérostat de moins de 8 kg.
En dehors de ces conditions, vous devez prévoir une zone d’exclusion de 30 m.
Qu’en est-il pour les vols en S2 ?
Au sujet des vols en scénario S2, le guide de la catégorie spécifique indique que “la zone d’évolution du drone doit être vide pour toute la durée du vol” (p.18), à défaut, le télépilote doit prendre “toutes les dispositions nécessaires pour réduire le risque d’intrusion d’un tiers non autorisé dans la zone d’exclusion” (p.76).
La réglementation impose qu’en scénario S-2, la zone minimale d’exclusion des tiers soit fixée pour toute la durée du vol et qu’elle corresponde à la projection au sol du volume maximal de vol augmentée de 30 mètres.
Le volume maximal de vol correspond à la trajectoire nominale du drone plus une marge opérationnelle permettant les écarts entre la trajectoire prévue et réelle.
Et si mon drone est captif ?
Pour les drones captifs (hors aérostats, comme les ballons et les dirigeables), vous devez ajouter 5 mètres à la longueur de votre câble pour délimiter votre zone d’exclusion des tiers.
La zone d’exclusion des tiers dynamique, qu’est-ce que c’est ?
Une zone d’exclusion des tiers dynamique consiste à définir une zone qui suit les déplacements de votre drone.
Exemple n°1 : vous réalisez un film publicitaire de l’office de tourisme situé près du port. Si vos prises de vues nécessitent de décoller du rond-point, de passer au-dessus de l’office de tourisme puis de finir le vol sur le port, vous pouvez mettre en place une zone d’exclusion des tiers dynamique.
- le temps du décollage, vos assistants au sol délimitent la zone d’exclusion autour du rond-point et s’assurent qu’aucun tiers ne pénètre dans la zone.
- une fois que vous avez décollé et que vous survolez déjà l’office de tourisme en direction du port, vos assistants libèrent le rond-point, la circulation peut reprendre.
- en parallèle, votre zone d’exclusion des tiers du port s’active dès votre arrivée au-dessus.
Exemple n°2 : si vous devez réaliser un film au-dessus d’un stade et vos prises de vues nécessitent de voler d’un but à l’autre, les tiers peuvent se déplacer à l’opposé des déplacements de votre drone.
Attention, une zone dynamique est plus complexe à mettre en place et les risques en cas d’incident sont plus élevés. Une gestion dynamique de la zone d’exclusion des tiers est réservée aux scénarios S1 et S3, elle ne peut pas être mise en œuvre en S2.
Et si je vole en mode fail-safe ou return home ?
Certains modes fail-safe ou le mode return home permettent, en cas de danger, d’indiquer au drone de retourner en ligne droite vers un point précis et nécessitent d’adapter votre zone d’exclusion des tiers. En effet, en se déplaçant en ligne droite vers le point de sécurité que vous avez choisi, le drone peut être amené à voler en dehors de votre zone de vol initiale.
Dans l’exemple ci-dessous, l’objectif du vol est de faire le tour de la copropriété. En scénario S3, avec une hauteur de vol de 40 mètres, une vitesse de 2 mètres/seconde et un drone d’1 kg, vous devez prévoir une zone d’exclusion de 10 mètres au minimum.
Si vous activez le mode return home et que vous définissez le point de décollage comme le point de retour d’urgence, votre drone effectuera éventuellement la trajectoire en jaune :
Vous devez alors adapter votre zone de vol et votre zone d’exclusion des tiers pour sécuriser la zone que le drone risque de survoler, comme dans l’exemple ci-dessous :
IV. L’outil de calcul automatique de la zone d’exclusion des tiers sur Clearance
Vous l’aurez compris, calculer sa zone d’exclusion des tiers n’est pas chose facile. Vous nous avez demandé de créer un outil de calcul automatique de cette zone, c’est chose faite !
Après avoir créé votre mission, cliquez sur « Définir une Zone d’Exclusion des Tiers » dans l’onglet « Outils » :
Vous accédez au formulaire de création de la zone d’exclusion des tiers. Modifiez le scénario de vol, la hauteur du vol, la vitesse et le poids du drone en fonction de votre mission. Votre zone de vol apparaît en bleu et votre zone d’exclusion des tiers en rouge. Rajoutez un point de décollage, d’atterrissage et un ou plusieurs télépilotes. Pour plus de précision, vous pouvez changer le fond de carte pour une vue satellite.
Lorsque vous positionnez un télépilote sur la carte, Clearance analyse le pourcentage de votre zone de vol dans lequel votre drone serait trop loin du télépilote pour respecter la distance maximale réglementaire du scénario. Pour rappel, en scénario S1 votre drone peut voler jusqu’à une distance horizontale du télépilote de 200 mètres. Elle passe à 1 km en scénario S2 et 100 mètres en scénario S3 (lire notre article sur les scénarios de vol de drone).
Une fois votre zone définie, cliquez sur « capture d’écran ». Vous pouvez transmettre cette capture d’écran directement à la préfecture si cette dernière vous le demande, puisqu’elle contient une vue satellite de votre zone de vol, de la zone d’exclusion des tiers, le positionnement du télépilote et du drone ainsi que la légende et l’échelle.
Si besoin, vous pouvez aussi télécharger la zone en format KML pour visualiser votre vol et sa zone d’exclusion sur un outil comme Google Earth.
N’oubliez pas d’enregistrer votre zone 😉
V. Comment sécuriser ma zone au sol ?
Concrètement, vous pouvez sécuriser votre zone de vol avec un ruban de signalisation, des cônes de Lubeck, des barrières de sécurité ou en sollicitant d’autres personnes pour surveiller la zone.
Attention : le balisage de votre zone peut nécessiter d’obtenir une autorisation pour l’occupation du domaine public.